George Greaves, un jeune designer issu de Bristol, a créé une série de posters graphiques pour le magazine Say hi to_. Lorsqu’on lui a demandé d’interpréter le travail d’un designer de meubles contemporains, il a choisi Tom Dixon.
« Les travaux de George se caractérisent par des couleurs thématiques équilibrées n’utilisant pas plus de trois couleurs complémentaires, dégradés de couleur, silhouettes ou formes géométriques », explique Kristen Schultz de say hi to_
Lorsque nous avons découvert ce projet, nous avons tout de suite adhéré et avons contacté George pour apprendre à mieux le connaître, lui et ses œuvres.
Tom Dixon Studio : Nous sommes jeudi soir, comment votre journée s’est-elle déroulée ? Est-ce que cela a été une journée typique pour vous ?
George Greaves : Ma journée a commencé assez doucement, je suis arrivé à mon studio vers 10 h 00, j’ai répondu à quelques e-mails puis je me suis mis à bosser sur un projet de design. Je me suis ensuite rendu dans un super magasin local de prêt-à-porter masculin afin de discuter de ma collaboration sur une série de t-shirts imprimés avec eux. Mes journées ressemblent peu ou prou à cela : finalement assez peu structurées, même si je vois une routine s’installer.
TDS : Pouvez-vous nous en dire plus sur ce qui vous a amené à créer ces pièces à la fois simples et saisissantes ?
GG : Kristen, de l’excellent magazine say hi to_, m’a abordé après avoir vu mon travail sur Instagram et m’a demandé si je souhaitais faire une série d’images qui viendraient illustrer le travail d’un designer. J’ai beaucoup aimé le concept, et j’ai donc décidé de tenter le coup.
TDS : Avez-vous donné un nom à cette série ?
GG : Je n’y avais pas pensé, mais puisque vous me posez la question, je pense que « Kind of Blue » serait adéquat. C’est l’un de mes albums favoris.
TDS : Pourquoi avoir choisi Tom Dixon comme source d’inspiration pour ce projet ?
GG : Son travail m’a toujours semblé bien équilibré, tout en restant personnel. Chacune de ses pièces a une personnalité propre, et leur profil fort et graphique était en adéquation avec mon style, interpréter son travail en images a donc été un processus très naturel.
TDS : Quel est le processus de création d’une série d’œuvres comme celles créées pour Kind of Blue ?
GG : J’ai travaillé sur cette série de manière entièrement numérique, avec des méthodes que j’ai développées en bidouillant sur Photoshop depuis tout jeune, je suis capable d’arranger la composition jusqu’à être complètement satisfait. J’aime peindre et dessiner, et ça influence aussi mon processus de création.
TDS : Comment ce processus de création évolue-t-il ?
GG : Quand je travaille sur un projet, ça m’aide de ne pas trop m’encombrer de ces pensées-là. J’essaie différents processus jusqu’à atteindre le résultat voulu. Cette manière de procéder a toujours nourri mon travail, et continuera de le faire. Je ne veux pas être limité par un support. Travailler d’une manière spécifique et rapide m’ennuie, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise chose.
TDS : Diriez-vous que le design graphique des années 80 vous a influencé, vous et votre travail ?
GG : Je pense qu’on fait le parallèle, j’aime l’audace du style des années 80, mais je ne dirais pas que ça a une grande influence sur moi, même si j’essaie d’absorber autant que matériel visuel que possible et que ça revient nourrir mon travail, donc c’est dur de déterminer d’où ça peut venir.
TDS : On sent l’influence d’Escher et du surréaliste Magritte, ont-ils un impact sur vos travaux ?
GG : Oui, j’aime beaucoup ces deux artistes, je trouve qu’ils ont tous les deux su saisir cette impression d’étrangeté ou d’irréalisme dans leurs œuvres, et c’est aussi ce que je souhaite accomplir dans mon travail.
TDS : Quels autres artistes ou objets vous ont inspirés à développer ce style géométrique, à utiliser des formes géométriques et des dégradés de couleurs ?
GG : Mes plus grandes influences sont Henri Matisse, Joan Miro, David Hockney, Alexander Calder et De Chirico. J’apprécie beaucoup de styles différents mais c’est à travers un style vif et audacieux que je me sens le plus à l’aise, que j’arrive le mieux à m’exprimer.
TDS : Qu’est-ce qui vous stimule en ce moment ?
GG : Développer mon business, m’engager et collaborer sur divers projets, allant du design graphique à la mode. Plus généralement, essayer de créer des choses.
TDS : Qu’y a-t-il à l’horizon ?
GG : Un studio de design et d’impression sur Bristol qui s’appelle Printed Goods, que mon frère et moi sommes en train de monter. Et continuer à expérimenter et à développer mon travail.
TDS : Merci George. Merci d’avoir créé cette super série d’œuvres et d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
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